Gianni Motti

Gianni MOTTI est né en 1958 en Italie. Il vit et travaille à Genève.

Les œuvres de Gianni MOTTI sont en tous points hors normes, tant dans leur forme que dans leur contenu. Elles s'apparentent en effet à une suite d'interventions ponctuelles, le plus souvent hors du monde de l'art, infiltrant la réalité ou parasitant l'actualité quotidienne des médias.
Gianni Motti est un génie de l'appropriation et de la manipulation des événements du quotidien, qui se répercutent sous forme d'interférences absurdes et ironiques, et se transforment en un organe de protestation sociale et politique.

Il est aussi un artiste démiurge, revendiquant l'apparition de certains phénomènes, notamment naturels, ou accidentels qui dépassent de loin les actions limitées de la condition humaine. Ses interventions peuvent toucher des cadres décisionnaires (type l'ONU), des événements sportifs ou des événements naturels.
Chez Gianni MOTTI, l'art concurrence la réalité, il y est ancré profondément, il est la réalité, ou la vie, tout simplement.

Faisant systématiquement de ses interventions des gestes artistiques, Gianni MOTTI fait l'apologie du « tout est art », rendu crédible par les médias tombant dans le piège de ses « désinformations ».
Au-delà de la ponctualité des actions, des dérèglements momentanés qu'il provoque ou revendique, ses interventions ironiques et dérisoires interrogent sur ce qui fait sens, ce qui entre dans le champ de l'art. Mais surtout, ses œuvres pointent la fragilité de notre existence, l'aspect dérisoire de nos croyances ou de notre système de valeur. L'œuvre de Gianni MOTTI n'est pas dénuée d'humour, elle est transmise non seulement par les médias qui lui assurent un rayonnement international, mais aussi de manière plus locale. Gianni MOTTI révèle l'absurde et expérimente tout simplement la liberté ultime d'être le grain de sable faisant dérailler furtivement un système qui se veut rodé, impénétrable. La plus grande œuvre de Gianni Motti est bel et bien l'omnipotence.

Ci dessous, quelques œuvres de l'artiste.

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Sculptures et installations :

En 1999, Gianni Motti réalise et met en marche “Big Crunch Clock“ – horloge digitale comportant vingt chiffres, des milliards d'années aux dixièmes de secondes – qui fait le compte-à-rebours des cinq milliards d'années qui séparent le soleil de son explosion. L'horloge, qui n'est autre qu'un détonateur, est prévue pour fonctionner, ironie du sort, à l'énergie solaire, l'artiste obligeant chaque acquéreur à adapter l'appareil aux inventions technologiques futures. Après avoir revendiqué tremblements de terre, pluies de météorites, éclipses de lune et de soleil, Gianni Motti s'approprie la plus grosse catastrophe naturelle, responsable de la disparition du système solaire et par là-même de la Terre. Avec “Big Crunch Clock“, Gianni Motti crée une œuvre posthume, dont il laisse les générations futures dépositaires.


Avec son installation Funds Show à la synagogue de Delme, deuxième volet du projet initié à La Ferme du buisson à Marne-La-Vallée il propose une exposition de crise, et se place encore une fois ici et maintenant. Il a convertit la totalité du budget de l’exposition en billets de un dollar, lancés depuis la coursive vers l’espace d’exposition du rez-de-chaussée, vide et blanc, où ils s’éparpillent de manière aléatoire. Matérialiser les dollars qui s’évaporent chaque jour, jouer la transparence face à l’opacité des banques, rendre visible le budget d’une exposition, ridicule en comparaison des milliards que brassent (et perdent) chaque jour les milieux financiers, étalage d’argent, bling bling, et puis financer la culture, n’est-ce pas jeter de l’argent par les fenêtres ?… autant de pistes pour une œuvre qui n’est rien d’autre que son budget de production. Au final, l’argent sera reversé sur le compte du centre d’art : l’exposition n’aura rien coûté (à part quelques cheveux gris à la comptabilité, qui va devoir trouver à quoi imputer cet argent subitement gagné). En ces temps de crise de l’économie et des valeurs, quand tout se monnaie mais qu’il n’y a plus d’argent, Motti fait acte de gratuité. Peut-on être plus pertinent et plus malin ?
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Actions :


ONU, Intervention, 53rd session of the Commission on Human Rights, UN, Geneva
1997

Le 7 Novembre 1997, Gianni Motti a pris part à la 53ème session de la Commission des Droits de l'Homme à l'ONU de Genève. Il a pris la place du délégué indonésien absent ce jour-là. Au moment du vote de la 48ème résolution, Motti est intervenu en faveur des minorités ethniques. Plusieurs représentants indo-americains se sont alors ralliés aux propos du « délégué indonésien » et ont quitté l'assemblée en signe de protestation. La séance a été momentanément suspendue.


Gianni Motti Assistant, 1997-1998; World Tour; Gianni Motti Assistant, 1998 - ongoing


En 1997, Sébastien Pecques – étudiant à l'école des Beaux-Arts de Grenoble – s'est vu attribuer une bourse afin de travailler pendant six mois comme assistant d'un artiste reconnu. Son choix s'est porté sur Gianni Motti. Au lieu de lui confier les tâches routinières associées au statut d'assistant (et peut-être aussi pour ne pas devoir trop s'en occuper), l'artiste a envoyé son élève à l'autre bout de la planète. Avec l'argent de sa bourse, Motti lui a organisé un tour du monde. La seule obligation de Sébastien Pecques était de porter un T-shirt muni de l'inscription « Gianni Motti Assistant ». Durant six mois, l'étudiant a alors arpenté les rues de Los Angeles, Sidney, de Manille, et s'est rendu en Tanzanie, en Nouvelle-Zélande et dans les Caraïbes... L'idée a connu un vif succès, si bien qu'il n'est pas rare, aujourd'hui encore, de voir d'autres étudiants porter le fameux T-shirt aux quatre coins du globe.


en 1992, il revendique à la manière d’un terroriste le tremblement de terre en Californie : il se fait photographier avec une pancarte et envoie le cliché aux agences de presse. Il fera de même en Suisse ( ?) et en région Rhône-alpes en 1994, et les journaux reproduiront sa photo à côté d’articles relatant les faits. Motti met les médias à son service, utilise tous les vecteurs de communication et joue de la crédibilité qu’ils sont sensés donner aux événements. En démiurge, il s’approprie accidents et catastrophes sur lesquels l’homme n’a aucune prise et en fait des ready-made. Il lance en 1999 sa Big Crunch Clock, un compte à rebours non vers le tournant du millénaire, mais vers l’explosion du soleil, que certains scientifiques prévoient dans 5 milliards d’années. Visuellement, ce décompte gigantesque fonctionne comme un détonateur : comme si l’artiste lui-même allait déclencher l’effondrement du système solaire.



Sources :
http://www.bugadacargnel.com/fr/pages/artistes.php?name=giannimotti
http://www.plan-neuf.com/

Je crois que j'en avait vaguement entendu parler aux beaux arts; Les beaux arts de Grenoble sont réputés formés les Cassos des arts ( je traduit ), les cas vraiment fumés dans l'art qui vont très loin dans leur réflexion artistique et trouvent des références de barjots a leurs œuvres. ( de toute façon chaque école a sa spécialité ). Bref, j'aime bien son travail au Motti y a un coté très ironique dans tout ça.

J'adore !!! L'art devrait toujours interpeller et non provoquer à outrance et sans fondements autres que de provoquer...

Je ne connaissais pas du tout, découverte très intéressante. Il me semble être en effet un artiste absolument hors norme et j'irai certainement m'informer plus amplement sur son travail!