Jean Ray est un écrivain de fantastique, de science-fiction et de policier belge ayant vécu dans la ville flamande de Gand.
Jean Ray (de son vrai nom Jean Raymond Marie de Kremer) est né le 8 juillet 1887, à Gand, où il a fait ses études. Selon la légende, qu'il a lui même répandue (et particulièrement Henry Vernes) via quelques interviews, il se serait engagé comme marin et aurait fait le tour du monde, participant à de la contrebande d'alcool durant la prohibition aux États-Unis. Il existe une interview sonore dans laquelle Jean Ray avoue que cette légende est fausse, mais pas totalement.
En 1925, il fait paraître "Les Contes du Whisky", son premier recueil de nouvelles. En 1927, il est condamné pour "abus de confiance". Il fera deux ans de prison et se retrouvera isolé et abandonné par sa famille et ses amis. Il entamera alors une collaboration plus ou moins anonyme avec plusieurs journaux et revues. C'est ainsi qu'il créera le pseudonyme de John Flanders en 1928. Il sort de prison en février 1929. En 1932 paraît son deuxième recueil : "La Croisière des Ombres" qui ne connaîtra aucun succès malgré la grande qualité des textes qui le composent. On peut raisonnablement penser que cet échec est le résultat de la médiatisation autour de son nom en 1927. Toujours en 1932, il s'investira dans la série de fascicules populaires : "Harry Dickson" ; il n'a pas créé la série à l'origine, il ne fut en fait - au début - que traducteur des aventures d'un "Sherlock Holmes américain", de l'allemand vers le néerlandais, puis vers le français. À la longue, il finit par trouver les textes d'origine si médiocres qu'il obtint l'accord de son éditeur pour réécrire les histoires à condition qu'elles respectent le titre et le dessin de couverture des recueils originaux. 103 aventures seront ainsi entièrement de sa main sur les 178 fascicules parus.
Parallèlement, il collaborera aux éditions d'Averbode et publiera des textes destinés à la jeunesse, aussi bien en français : Presto-Films qu'en néerlandais: Vlaamse Filmkens. Cette collaboration durera jusqu'à la fin de sa vie.
Viennent alors les années de guerre. Il fera partie d'un groupe d'écrivains qui s'associent pour pouvoir publier : "Les auteurs associés" et y publiera son plus fameux roman, "Malpertuis" (1943), mais aussi : "Les Cercles de l'Épouvante, "Le Grand Nocturne", "Les Derniers Contes de Canterbury" et "La Cité de l'Indicible Peur". Il ne cessera d'écrire jusqu'à sa mort le 17 septembre 1964, dans sa ville natale de Gand. Au nombre de ses recueils de nouvelles figure Les contes noirs du golf, série de récits noirs sur ce sport produit pour un journal sportif.
Au début des années 1960, Jean Ray annotera avec Henri Vernes, le créateur de "Bob Morane", un listing de toutes les aventures de Harry Dickson afin de dire lesquelles étaient de sa main. Il fera quelques erreurs, mais aura un excellent souvenir de ces (ses) aventures vieilles de 30 ans.
Jean Ray a aussi été secrétaire de rédaction à l'hebdomadaire "Bravo!" de 1936 à 1940 (cet organe était alors exclusivement publié en néerlandais). Il y a écrit de nombreux contes ainsi que les scénarios de la série "Edmund Bell", mise en images par le grand peintre expressionniste Frits van den Berghe. Après la guerre, il a continué d'écrire pour la jeunesse dans plusieurs revues dont l'hebdomadaire Petits Belges.
Jean Ray occupe la place la plus importante au sein de l'école belge du fantastique. Il en est même l'élément fondateur.
Son œuvre se caractérise surtout par des histoires peuplées de fantômes et de créatures de l'au-delà; ainsi que les fameux mondes intercalaires... la éniéme dimension. Les mathématiques supérieures jouent un grand rôle dans son œuvre.
La peur en est le moteur principal, ainsi que ce que cache chaque masque que porte tout individu et l'idée de la survivance des dieux. Son écriture baroque doit beaucoup au roman gothique anglais du XVIIIe siècle
Certains ont comparé Ray à Edgar Allan Poe, ce qui est absurde. Pour bien des spécialistes de l'œuvre de Jean Ray, Poe et Ray sont des auteurs totalement opposés. Il suffit de les lire. Du reste il y a peu de véritable fantastique chez Poe.
Par contre l'œuvre de Dickens, et Jean Ray l'a avoué, a énormément influencé le Maître Gantois. Dickens est évoqué dans bon nombre de nouvelles ainsi que dans les "Harry Dickson". Selon Jacques Van Herp et d'autres spécialistes, Jean Ray et Howard-Phillips Lovecraft ont été influencés par William Hope Hodgson.
Il est est primordial de dire que si Jean Ray n'avait pas été gantois, il n'aurait pas écrit son œuvre — en tout cas pas celle-là, comme l'a souligné Jacques Van Herp, ami de Jean Ray et grand spécialiste du fantastique et de la science-fiction.
Jean Ray se caractérise par son style inimitable. Ses mots rares, ses ambiances, un sens de la formule qui laisse le lecteur pantois. Bref, un style qui n'appartient qu'à lui, mélange de beau français, de syntaxe malmenée, de barbarismes, d'archaïsmes, d'anglicismes, de belgicismes qui donne in fine un style absolument unique.
Sous le nom de Jean Ray * Les aventures de Harry Dickson, nouvelles.
* Les Contes du whisky
* Le grand nocturne
* Malpertuis
* Les Cercles de l'épouvante
* Saint-Judas-de-la-nuit
* Jack de minuit
* Les Joyeux contes d'Ingoldsby
* Visages et choses crépusculaires
* La gerbe noire
* La croisière des ombres
* La Cité de l'indicible peur
* Le Livre des fantômes
* Le Carrousel des maléfices
* Les derniers contes de Canterbury
* Les contes noirs du golf
* Les 25 meilleures histoires noires et fantastiques
* Bestiaire fantastique
* Les histoires étranges de la biloque
Sous le nom de John Flanders * Visions nocturnes
* Visions infernales
* La malédiction de Machrood
* La neuvaine d'épouvante
* La brume verte
* Les feux follets de Satan
* Les contes du Fulmar
* L'île noire
* La nef des bourreaux
* Le monstre de Borough
* Edmund Bell : l'élève invisible
* Edmund Bell : l'ombre rouge