De par son apparence reptilienne, le dragon est intimement lié à la terre. Cependant il se détache du monde terrestre par sa capacité de voler, ce qui le distingue des rampants, de l'image des serpents (plus souvent malfaisant) que l'on retrouve de par le monde (nâga, Aspic,...). [2] Ces derniers s'opposent, au contraire, aux créatures aériennes, physiquement ou symboliquement: Horus dieu faucon fils de Ré l'adversaire d'Apophis le serpent, Garuda aigle géant combattant les serpents nâga,...
Ses représentations varient cependant énormément en fonction des civilisations. Symbole de vie et de puissance en Chine, protecteur en Indonésie, protecteur de trésors en Grèce antique ou encore maléfique et ravisseur de princesses en Europe médiévale.
Une distinction principale est à faire entre les dragons occidentaux et les dragons orientaux, comme les ryuu (竜) japonais ou lóng (龍trad. 龙simpl.) chinois.
Origine du dragon
Il est difficile de déterminer une origine géographique ou historique aux dragons. Leur apparition semble dater des premières civilisations. Une filiation avec les grands reptiles disparus au Crétacé est cependant difficilement imaginable. [2] Bien entendu il faut exclure le fait que les premiers hommes aient côtoyés les dinosaures (comme cela est parfois représentés dans les films), plusieurs millions d'années les séparant. L'hypothèse selon laquelle les fondateurs des premières civilisations auraient trouvé des ossements de dinosaures semble tout aussi incertaine. Il est en effet assez rare de trouver ces fossiles à l'air libre, dégagés par l'érosion. Cela n'expliquerait donc pas l'universalité du mythe.
De manière plus probable, les dragons apparaissent, sous une forme ou une autre, en même temps que les autres monstres de l'imaginaire. Les plus anciennes traces connues remontent à 6000 ans environ, dans une tombe néolithique de Xishuipo, site archéologique de la province du Henan, en Chine: formée de coquillages, sa forme se détache nettement aux côtés du défunt. La découverte de cette tombe date des années 1980 [3].
Une autre représentation, vieille de 2500 ans, constituée de briques de couleur, fut découverte sur les murs de la porte d'Ishtar, une des monumentales portes de Babylone.
Cependant, il s'agit là d'une figure religieuse imaginaire, tout comme le sont le sphinx, les sirènes ou toute autre créature fabuleuse. Celles-ci s'appuient davantage sur des espèces animales existantes, que l'homme hybride à sa fantaisie, que sur la découverte d'un squelette gigantesque de dinosaure (il est d'ailleurs décrit comme "un animal fantastique (...) avec des griffes de lions , des ailes et une queue de serpent" dans le Larousse[4]). On trouve ainsi des monstres aux formes semblables, mais néanmoins différents, dans presque toutes les cultures antiques, et ces mythes se sont par la suite "contaminés" les uns les autres, pour s'approcher de la figure actuelle, désormais universelle.